Comment nous « conservons » le patrimoine sportif

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Le conservatoire du patrimoine sportif.

 

Nous publions ici un résumé de la contribution de Jean-François Brun au XIXe atelier européen Eurethno du 9 au 11 septembre 2005 (Montpellier) Le petit patrimoine des Européens, patrimoine pour l’être et non pour l’avoir. 

La totalité de cet article et l’ensemble des communications ont fait l’objet d’une publication séparée. (Le « petit patrimoine » des Européens: objets et valeurs du quotidien, Collectif sous la direction de L.S. Fournier; L’Harmattan, Collection Ethnologie de l’Europe, Paris , 2008)

En moins de dix ans d’année notre association a déjà réalisé une collecte  abondante. Certains domaines sont pléthoriques: c’est le cas en particulier des photographies qui apparaissent comme particulièrement résistantes à l’oubli et à la destruction volontaire. Nous possédons beaucoup de tirages photographiques d’époques qui nous ont été donnés par des « descendants » qui avaient bien compris notre dessein. Sachant que nous les archiverions soigneusement, ils étaient rassurés sur la conservation de ces documents originaux et pas mécontents de savoir qu’ils figureraient en bonne place dans un centre de documentation. Tous les Carpentrassiens ne font pas preuve de la même bonne volonté et il arrive, à contrario, que les héritiers d’un sportif n’aient pas envie de se séparer de ces souvenirs. En général nous sommes assez persuasifs et nous parvenons à les convaincre de nous les prêter pour que nous puissions au moins les numériser.

Fonds photographiques

Nous avons ainsi rassemblé des collections très abondantes pour la plupart des sports ayant été pratiqués à Carpentras, du moins depuis que la photo sportive est accessible à des amateurs éclairés.

On ne s’étonnera guère de la rareté dans notre fond des photographies antérieures à 1920. La technique photographique du début du XX° siècle ne permettait que des photos posées. Il faudra attendre  1924 et l’arrivée à Carpentras de P.Michel, un professeur de gymnastique amateur de photographie pour que nous ayons les premiers clichés de joueurs évoluant sur un stade.

La quantité de nos documents photographiques suit une courbe rapidement croissante en fonction du temps. Plusieurs paramètres interviennent pour expliquer cette croissance rapide. Nous n’y insisterons guère car la plupart relèvent du sens commun. En premier lieu le temps qui passe multiplie les occasions de pertes et de destructions des photos comme de n’importe quel autre document. Mais aussi, alors qu’il y avait au maximum un ou deux reporters pour un match de la première du Racing Club Carpentrassien (RCC) en 1930, il y a maintenant une dizaine de caméscopes autour de la moindre rencontre des écoles de rugby.

Malgré la lourdeur et les artifices des mises en scène imposée par la technique, les photos du début du siècle, ne sont pas sans intérêt ethno-historique. Les vêtements, le décor choisi, la façon de poser, l’absence ou la présence de plusieurs classes d’âges et de dirigeants, sont des pistes qui, du moins à notre connaissance, ont été peu étudiées et qui pourtant paraissent riches de potentialités heuristiques.

Nous ne possédons pas de photographies des équipes de collégiens qui en 1901 furent les premières à pratiquer le Rugby-Football à Carpentras. Nos plus anciennes photos de ces pionniers des sports anglais datent de 1908.RCC 1909 barrière

 

La comparaison avec les photographies de la société conscriptive « L’Espérance Carpentrassienne », dont certaines sont antérieures à 1900, permet de retrouver et d’illustrer les différences qui séparaient ces deux conceptions de l’exercice  physique.esperance1900

Une mode sportive curieuse

Autre exemple : sur une série continue de photographies représentant des équipes de rugby et de football ont peut repérer quelques évolutions surprenantes du vêtement des sportifs carpentrassiens. Il y a eu curieusement chez les joueurs une mode du béret. Cet accessoire vestimentaire qui sert encore aujourd’hui à des caricatures faciles de l’archétype français a été porté de façon massive et pendant quelques années par les pratiquants de sports collectifs. Sur les photos de la période 1914/18 il est fréquent de voir des joueurs poser après le match avec leurs calots ou leurs bérets militaires.

France Vs Nouvelle-Zélande 1917, à gauche en pardessus  et chapeau melon Charles Brennus, l’homme du bouclier; ci dessous:

france1917

Ces couvre-chefs sont alors portés  avec leurs insignes métalliques régimentaires et de la même façon qu’ils étaient portés en uniforme. De même sur les photos des grands clubs, on pouvait voir les internationaux poser à la mode britannique avec la « cap » des équipes nationales sur la tête. Il s’agissait alors d’ornements et il n’était manifestement pas question de jouer avec.  Mais quatre ou cinq ans plus tard, autour de 1925, on voit des joueurs poser avec des bérets plus petits que les bérets militaires complètement enfoncés jusqu’aux oreilles. Et ce qui est beaucoup plus inattendu c’est que les photographies des matchs montrent que les joueurs portaient leurs bérets pendant la partie. Sur des comptages nécessairement approximatifs, car les photos n’ont pas souvent la netteté idéale, il nous a semblé qu’un tiers des joueurs environ faisait ainsi.rcc_chato2526

Match Carpentras-Chateaurenard 1924

Au rugby, cette mode ne concernait que les demis et les trois-quarts. Mais est-il utile de préciser que même s’ils en avaient eu envie les avants qui participent aux mêlées n’auraient pas pu garder longtemps un béret sur la tête.Y avait-il un intérêt technique ou bien s’agissait-il simplement d’un phénomène de mode ? Il est possible qu’au rugby, cet ustensile ait présenté quelque avantage en amortissant un peu les coups sur le crâne que reçoit inévitablement un joueur. Mais, dans cette fonction, il aurait de toute façon était moins efficace que les serre-têtes en cuir que les joueurs carpentrassiens connaissaient et portaient depuis plusieurs années.

En revanche au football, le béret ne paraît pas pouvoir présenter un quelconque intérêt technique. C’est même le contraire qui paraît évident puisque le jeu de tête devait y perdre beaucoup de précision. Cette mode a duré quelques années et toucha aussi les sports collectifs féminins. Il est même tout à fait possible que les joueuses de football du Fémina-sport aient été à l’origine de cet engouement.

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L’équipe de football du Fémina en 1920

Elle connut un maximum au milieu des années 20 puis déclina progressivement et, dans les années 30, on ne voyait plus qu’un ou deux nostalgiques s’acharner à en perpétuer la pratique.

Ce petit accessoire vestimentaire nous paraît illustrer assez bien la difficulté méthodologique à essayer de créer un « corpus » dans le domaine sportif. Si par exemple on se donnait pour objectif de rassembler pour l’exposer dans un musée un ensemble complet de vêtements de joueurs de Rugby, on n’oublierait certainement pas, chaussures, chaussettes, shorts, maillots, etc. mais qui songerait à y inclure le béret ? Et pourtant est-il moins riche de sens que les autres accessoires de la panoplie ?

La « conservation » du patrimoine sportif par les sportifs

Puisque nous venons d’évoquer les photographies et le vêtement des joueurs, examinons maintenant ce que nous avons pu comprendre de la façon dont les sportifs gardent (ou ne gardent pas !) ce genre de souvenirs.

Il nous faudra d’abord faire un détour par la manière dont nous nous les sommes procurés qui en elle-même n’est pas dépourvue d’enseignements ethnologiques.

Notre association est composée d’une quinzaine de membres dont la plupart a participé à des titres divers au mouvement sportif carpentrassien. Beaucoup furent d’abord pratiquants d’une ou de plusieurs disciplines puis sont devenus, après la période active, dirigeants dans les comités de différents clubs. On imagine sans peine le réseau de relations ainsi capitalisées dans une ville qui ne compte guère qu’une vingtaine de milliers d’habitants. Lorsqu’il apparaît qu’un Carpentrassien est peut-être en possession de quelques documents qui jusqu’alors nous avaient échappé, une brève conversation permet presque toujours de trouver celui d’entre-nous qui le connaît le mieux et qui sera le mieux à même de le rencontrer dans un climat favorable. Le lien n’a d’ailleurs pas toujours une valeur positive et il arrive que le plus proche ne soit pas le meilleur émissaire : « Je le connais très bien, mais il vaut mieux que ce soit toi qui y ailles : on est fâchés ! »

Quelquefois ce premier contact est infructueux, il n’est pas rare alors que la personne contactée connaisse le document que nous cherchons et puisse nous rapprocher de son détenteur ou que même, prenant goût à la recherche, il remue ciel et terre pour nous permettre de le retrouver. La réaction inverse est malheureusement possible et c’est ainsi que nous sommes souvent confrontés à des questions aussi déroutantes que simples, du genre : « Mais qu’est ce que vous allez en faire ? » ou encore « Mais à quoi ça peut servir ? ».

Faute de courir à l’échec, mieux vaut alors ne pas trop parler d’ethnologie du sport – discipline peu connue, de peu de prestige et de  légitimité douteuse. Il est plus productif de se réfugier lâchement dans le passé et parler de travaux historiques, voire de la constitution d’un musée ou de la rédaction d’un livre de souvenirs (genre bien connu et localement prestigieux). C.Bromberger faisait remarquer à ce propos que la question de l’utilité de leurs recherches n’était curieusement, jamais posée aux historiens et aux archéologues !

Mais supposons ces difficultés surmontées, nous sommes en possession de souvenirs que l’on nous a donnés ou que nous avons eu l’autorisation de reproduire. Examinons un instant comment ils avaient été conservés jusque-là par leurs propriétaires.

Deux grandes catégories apparaissent immédiatement: ceux qui ont organisé leur collection et ceux qui ne l’ont pas fait. La plupart des collections organisées se présentent sous la forme d’albums classés chronologiquement. Le plus souvent ces albums ont été réalisés au jour le jour, soit par le sportif lui-même soit par son père ou sa mère et même quelquefois, mais c’est plus rare, par le conjoint. Ces albums sont constitués pour l’essentiel  de coupures de presse et de photographies.  Les tirages photographiques originaux ont presque toujours été donnés par les correspondants de presse locaux qui en sont les auteurs et qui les distribuent très volontiers, ce qui leur permet d’entretenir d’excellentes relations avec les joueurs.

Ces relations nécessaires entre journalistes et joueurs vont quelquefois très loin. L’un des albums qui nous ont été prêtés comportait beaucoup de photos d’un ami rugbyman marquant un essai grâce à un plongeon spectaculaire.

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C’était un excellent joueur et il est vrai qu’il marquait beaucoup d’essais, mais quand même, la proportion de ces envols m’étonnait un peu. Après quelques questions et alors qu’il me faisait le commentaire de son album, il finit par m’avouer qu’il était très ami avec le photographe du « Provençal » et qu’il allait intentionnellement marquer ses essais (à condition bien sûr que les adversaires le laissent faire) près de l’endroit où il se tenait  en faisant chaque fois que possible ces magnifiques plongeons. Ils y gagnaient tous les deux puisque très souvent ces belles photos se retrouvaient à la une du journal.

On voit bien là les biais que devra éviter une ethnologie du geste sportif !

La Haie d’honneur, un rituel des mariages sportifs

Ces albums bien classés se terminent souvent par des photos de mariage qui en elles-mêmes constituent un genre photographique digne d’intérêt. Il était en effet traditionnel que lorsqu’un jeune sportif se mariait, ses amis viennent faire une haie d’honneur à la sortie de l’église. Les modalités de cette petite cérémonie  étaient bien sûr différentes selon le sport pratiqué.

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Pour un joueur de rugby,  les camarades du marié en tenue de joueurs se plaçaient de part et d’autre des époux et deux par deux tenaient un ballon au-dessus du passage des jeunes mariés. Il y avait bien sûr des variations selon le nombre plus ou moins important des joueurs… et la saison : le maillot et le short étant mal adapté à l’attente de la sortie des mariés par temps de mistral.

La cérémonie est plus pittoresque pour des escrimeurs croisant le fer au-dessus de la tête des époux ou pour des joueurs de moto-ball alignant leurs motos sur les marches du parvis de la cathédrale.

Documents rares

Mais beaucoup d’anciens sportifs n’ont pas réalisé d’album et gardent leurs souvenirs sans classement particulier. Ce qui peut-être intéressant car le rapprochement quelquefois surprenant de souvenirs faisant sens pour leur propriétaire, est en lui-même instructif.

Par exemple L.Porrachia qui fut un des meilleurs rugbymen carpentrassiens avait eu la joie d’être sélectionné à trois reprises dans l’équipe de Provence qui rencontra les Maoris à Avignon en 1926, l’université d’Oxford à Avignon et l’Italie dont ce fut le premier match international (Milan en 1927). Il avait tout conservé de ces moments importants de sa vie sportive. Sa convocation par la fédération, les menus des repas, des cartes de l’hôtel où ils avaient séjourné à Milan et bien sûr quelques photographies de ces rencontres. Il me semble pouvoir dire sans grand risque de me tromper qu’après sa disparition seules les photographies auraient eu quelques chances d’être conservées par sa famille. Il en était d’ailleurs si bien persuadé lui-même qu’il me donna l’enveloppe qui contenait tous ses souvenirs avec plaisir et, m’a-t-il semblé, un peu de soulagement.

Un autre élément important de nos archives me fut donné dans des conditions très comparables. E.Ollivier qui durant une douzaine d’année (de 1947 à 1960) occupa les responsabilités de secrétaire puis de président du club de rugby avait gardé (on ne peut pas dire « conservé ») la totalité des archives administratives du club dans un coin poussiéreux de son garage.

À l’issue de notre entrevue et alors que le conservatoire n’était pas encore en projet, il me les donna, en prenant toutefois la précaution de s’assurer que j’avais toujours des responsabilités dans le club. (Ce qui signifiait pour lui la certitude qu’un dirigeant comme moi comprendrait sans problème l’inévitable approximation des cahiers comptables et n’allait pas faire un scandale en exposant au grand jour les disparités de traitement des joueurs. Qu’on songe aux trente ans qui nous séparaient alors de la fin de son dernier mandat et on comprendra à quel point ce genre de secret est bien gardé ).

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Ausweiss 1943 – Fonds Ollivier

Souvent les albums de presse les plus soignés ne sont pas le fait de leurs héros, mais celui d’admirateurs plus ou moins proches.

C’est ainsi que nous avons eu en main des albums de presse très ordonnés consacrés à la carrière de quelques champions, confectionnés par un de leurs supporters. Nous en connaissons deux consacrés à la carrière de Caritoux, coureur cycliste comtadin, deux fois champion de France et vainqueur du tour d’Espagne. Un autre rassemblant les souvenirs de la carrière de  J.Ragnotti champion de France des rallyes. Ce dernier œuvre d’un de ses amis journaliste comprend beaucoup de tirages photographiques originaux. Comme celui consacré par un neveu à la carrière et à la vie familiale de Marcel Cerdan.

Le nombre total de ce type d’album souvenir est pratiquement incalculable. Il suffit pour s’en faire une idée d’imaginer le nombre astronomique d’albums que des adolescents ont dû consacrer à Zidane ou à d’autres stars d’un niveau approchant. On comprendra peut-être alors que la volonté de limiter notre terrain de recherche à Carpentras et aux carpentrassiens n’est pas si modeste que ça !

Il existe aussi des albums de coupures de presse qui n’ont pas un sportif pour thème mais un club ou un sport.

L’adjoint au sport de Carpentras nous a donné le cahier d’écolier sur lequel, alors qu’il était cadet, il collait toutes les coupures de presse parlant du rugby à 13 qu’il avait pu trouver. Un couple de bénévoles qui dirige le club d’athlétisme de Carpentras depuis bientôt trente ans nous a donné la vingtaine de gros classeurs où ils conservaient soigneusement les coupures de presse et les comptes-rendus officiels concernant l’UAC.

Disons en passant un mot sur le « collectionneur » qui est un concurrent sérieux de l’ethnologue. Le collectionneur est, pour notre entreprise, comme l’amateur de silex qui pille un site pour le préhistorien. Après son passage, le terrain ne sera plus le même et s’il a trouvé une pièce qui l’intéresse, on peut être assuré que plus personne ne la reverra plus.

Objets, collectionneurs et conservation.

A Carpentras, il y en a peu et nous n’en avons rencontré que dans les sports mécaniques. Il est vrai que beaucoup d’argent circule chez les amateurs de vieilles voitures et que certains sont prêts à payer fort cher les objets de collections qui les intéressent.

D’une façon générale, les objets sont plus difficiles à obtenir que les archives et d’abord parce qu’ils ont souvent une valeur vénale réelle même en dehors du monde sportif. C’est le cas par exemple des trophées que l’on offrait aux sociétés de gymnastique au début du XX° siècle et qui ont quitté depuis longtemps les étagères des clubs sportifs pour se retrouver dans les boutiques des antiquaires et dans les ventes publiques.

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XXX° Fête Fédérale. Arras 1904. Prix d’excellence. Espérance Carpentrassienne

Mais même les trophées (coupes, médailles) qui n’ont pas de place sur le marché des objets d’art, sont difficiles à obtenir car si le sportif y attache une valeur sentimentale, il ne s’en séparera pas et il est probable que sa postérité non plus.

Mais si les anciens sportifs n’ont guère pu nous approvisionner en objets « collectionnables » nous ne sommes pas pour autant démunis car il est assez facile dans les brocantes de se procurer des objets impersonnels dont l’intérêt ethno-historique demeure grand. C’est ainsi que nous avons pu acquérir chaussures et ballons de toutes les époques du XX° siècle et de la plupart des sports, raquettes de tennis, haltères, disques, poids, marteau, épées et plastrons d’escrimes, tous objets dont la valeur vénale reste faible dès l’instant qu’ils n’ont pas appartenu à des personnages illustres

Notre relative ancienneté dans la ville et les excellentes relations que nous y entretenons avec beaucoup d’anciens sportifs nous ont permis de rassembler de très belles séries de maillots et d’équipements sportifs dont la valeur sentimentale est inestimable. Maillots d’arbitres, d’internationaux de Rugby à 13, maillots de clubs, équipements de boxeurs, etc… Inutile de dire que nous sommes très sensibles à l’amitié que l’on nous témoigne en nous les confiants.

Et c’est ainsi qu’après sept ans de fonctionnement nous nous trouvons à la tête d’une collection d’un millier de photos concernant le sport local, d’importantes archives papiers (comptables et administratives) concernant plusieurs associations de la ville et d’une bibliothèque de livres et de revues souvent anciennes, d’intérêt local et national.

Fonds sportifs et recherche

Reste à transformer ces archives en source pour la recherche ethnologique et historique. Nous avons bien conscience qu’il faudra certainement dresser d’abord un catalogue un peu moins sommaire que celui dont nous disposons actuellement, mais nous ne comptons pas nous épuiser à cette tache. Pour beaucoup d’institutions muséales il semble que la rédaction d’un catalogue parfait soit devenu une sorte d’obsession et une fin en soi. Comme de toute façon nous n’en avons pas les moyens, nous avons préféré, comme le renard de la fable, renoncer à ce genre d’entreprise, et nous savons que nous ne pourrons jamais réaliser un catalogue qui grâce à l’informatique, à Internet ou à un autre procédé magique dispenserait le chercheur de se déplacer.

Nous préférons donc l’inviter à venir travailler au conservatoire et nous aider à donner sens à notre collecte.