Sur les gradins, on rit…aussi parfois. Un article de C.Bromberger, toujours d’actualité.
Christian Bromberger (article publié dans « le monde alpin et rhodanien » n° thématique « la moquerie » 1988)
Communion totale, pour reprendre un cliché journalistique, ou communion parfois légèrement distanciée par le rire et quelques autres attitudes ?
Faisant du jeu un drame, les spectateurs ne font-ils pas parfois du drame un jeu ?
LA RHÉTORIQUE FACÉTIEUSE DU SUPPORTERISME
La parodie
CE QUE MOQUERIE VEUT DIRE
Allez jouer aux billes ! », « Va faire le tapin ! ». On en vient à applaudir l’équipe adverse pour fustiger les siens et, parodie suprême, à plaquer sur le rythme des slogans d’encouragement des commentaires dérisoires. »Il-a-cen-tré », »Il-a-passé ! » scandera-t-on, par exemple, sur le même air et le même rythme que le « On-a-ga-gné ! » qui symbolise une victoire. Parfois, au comble du dépit, le supporter se prend lui-même pour objet de dérision, tel ce spectateur déçu par une défaite de l’O.M. et lançant à ses comparses :
Christian BROMBERGER
Notes
et A.EHRENBERG, « Des stades sans dieux « , Le Débat, n° 40, mai 1986, pp. 47-61.
(2) Cf LAMOUREUX, » Le jeu du catch : le sport et son spectacle », Éthnologie Française, XV, 1985, pp, 345-358.
(5) R. DA MATTA, « Notes sur le futebol brésilien », Le Débat, n° 19, février 1982, p. 71
(6) Ibid.
(7) Au sens que M. VOVELLE (Idéologies et mentalités, Paris, Maspero, 1982) donne à cette expression : non pas la façon dont les hommes vivent mais la façon dont ils se plaisent à raconter leur existence.
(8) O.M.: olympique de Marseille.
(9) « ultras » : groupe de jeunes supporters les plus extrémistes et les plus démonstratifs.
(14) P. CLASTRES, op. cit., p. l13.
(17) A. EHRENBERG, « Des stades sans dieux» (op. cit.), p. 58.